LE SAUVETAGE EN MER A SAINT DENIS D’OLERON*
1891-1931
Saint-Denis fait partie des quatre stations de sauvetage de l’île qui ont contribué à la sécurité des côtes de l’île d’Oléron.
Les faits de bravoure ont été très nombreux même si beaucoup sont restés dans l’ombre, ils sont gravés à jamais dans la mémoire des anciens.
Les fondateurs
Né à Rochefort en 1807, Charles RIGAULT de GENOUILLY a consacré sa vie à la Marine. De commandant de brick, puis de corvettes, il est d’abord promu Contre-Amiral, puis Vice-Amiral pour recevoir enfin le 30 décembre 1865 la dignité d’Amiral de France (il sera le dernier officier général à la porter). Il terminera sa carrière au ministère de la Marine.
C’est en 1865 qu’il fonde, sous le haut patronage de l’Impératrice Eugénie : La Société Centrale de Sauvetage des Naufragés (SCSN).
Aujourd’hui la SCSN est une association loi 1901, reconnue d’utilité publique.
A Saint-Denis
Le pertuis d’Antioche a une bien triste réputation. Sa dangerosité est toujours d’actualité. L’ouverture en 1885 à La Palice d’un port en eau profonde provoque un surcroît d’activité au large de Chassiron.
Une station de sauvetage est donc demandée dès 1885, la situation du port de Saint-Denis pouvait représenter un atout important.
Saint-Denis a dû surmonter bien des handicaps pour relever le défi du sauvetage en mer.
Construite en 1898 par les Ponts et Chaussées, la « maison-abri » est situé au fond du port et son unique porte est orientée vers le sud à peu près.
La mise à l’eau pose problème. Le port possède alors deux rampes l’une à l’est l’autre au sud. Celle qui est au sud est fort étroite, elle sera rarement utilisée.
Pour aborder la rampe de l’est le canot doit suivre un double coude dans un passage étroit et mal commode. Même par beau temps, la mise à l’eau n’est pas sans danger alors par mauvais temps…
Enfin les rampes ne sont efficaces qu’à marée haute car à marée basse la vase empêche le chariot d’avancer, sans compter l’ensablement récurrent du port.
Quant au chemin le plus direct par la plage de Soubregeon, il offre toujours un accès à l’eau mais la sortie n’est pas abritée…
Un autre problème se pose à Saint-Denis : l’absence de marins. Saint-Denis n’est pas un village de pêcheurs et son port était avant tout un port commercial.
Le recrutement des équipages du canot se fait auprès des cultivateurs du nord de l’île. L’habitat est fort dispersé, et rassembler les équipages demande du temps. Pour toutes ces raisons la station est autorisée à effectuer 4 sorties d’entraînement par an et sur 2 jours.
En 1922 la station se dote d’une « plate » qui permet une mise à l’eau plus rapide. En 1929 un tracteur à chenille est mis à contribution avec un succès certain.
En 1931 en raison des difficultés de mise à l’eau, et du recrutement de l’équipage, la station est supprimée.
Le Canot de Saint-Denis : Le Louise et Amélie
Le 26 février 1891 le canot est installé dans l’abri de Saint-Denis. Il s’agit d’une embarcation en bois de 10,10m de long sur 2,27m de large. Le poids de la coque est de 2 665 kg. Le tirant d’eau est de 0,53m à vide et de 0,59m avec une charge de 800 kg.
La grande majorité de ses interventions a concerné le pertuis d’Antioche, mais il a été appelé en renfort sur d’autres sites comme le 15 décembre 1924 où le Louise et Amélie opère, sur les côtes sud de l’île de Ré, le sauvetage d’une goélette : La Bernoise.
Durant ses 40 années de service il effectuera 38 sorties de sauvetage et ses équipages ont sauvé plus de 70 personnes.
*Tiré des Cahiers d’Oléron, N°1b. Publié par le L.O.C.A.L