Le 9 novembre 1853, les premiers congés payés font leur apparition en France suite à la promulgation d’un décret de Napoléon III. Dans ses débuts, seuls les fonctionnaires en étaient bénéficiaires. Lors des élections législatives du 3 mai 1936, le Front populaire remporte les élections, ce qui provoque un mouvement de grève chez les travailleurs. Le soulèvement aboutit alors aux Accords de Matignon, créant notamment les conventions collectives. Fixée à quinze jours à l’origine, la durée minimum des congés payés s’est allongée au cours du XXe siècle par l’action législative. La durée de quinze jours soit de deux semaines en 1936, est passée à 3 semaines en 1956, puis à 4 semaines en 1969 pour se stabiliser à 5 semaines en 1982.
La classe ouvrière accède au temps libre, mais les moyens financiers dont elle dispose pour profiter à plein de ce nouveau droit restent insuffisants… Le camping sauvage répond à cette attente.
Le « billet populaire de congés annuels » est mis en vente par la SNCF dès le 3 août 1936.
550 000 personnes, en 1936, puis 907 000, en 1937, partent ainsi à la découverte des bords de mer, des stations de montagne, des monuments célèbres ou des villages.
Grâce à la durée importante qui leur était accordée pour se ressourcer, les salariés ont commencé à élargir leurs horizons. Ils préféraient de ce fait aller en pleine nature afin de profiter au maximum de ses bienfaits. Notons que l’avènement du camping a contribué à l’amélioration de nombreux aspects du mode de vie vacancier des Français.
Le camping municipal de Saint-Denis ne fut pas le seul à accepter un certain niveau de camping dit sauvage mais il fut le premier à s’organiser officiellement.
Le 18 novembre 1945, M. Blanchard propose lors d’un conseil les arrangements suivants :
Achat de 100 cupressus en vue d’abriter une partie des bois de pins, plantés à partir du dernier blockhaus jusqu’à la route en direction du clocher.
Aménagement des bois de pins après le service de déminage, nivellement et comblement de la soute à bombes.
Arrachage des acacias dangereux par leurs piquants.
Projet approuvé par 8 voix contre 3 : les premiers jalons du futur « Camping Municipal » sont jetés.
Puis les aménagements se feront au fur et à mesure que les besoins se feront sentir. L’objectif étant de conserver cet endroit le plus naturel possible et d’en donner aisément l’accès ; en un mot les prix doivent rester attractifs et offrir aux occupants volontaires (comme on les appelaient à l’époque) une nature respectée.
En 1953 ce sont 28740 m2 supplémentaires qui lui sont attribués.
En 1954 l’accession à l’eau potable sur le terrain lui-même est devenue une nécessité. Un premier forage de puits n’amène que de l’eau saumâtre, un projet de canalisation partant de la rue de l’Horizon est jugé trop onéreux, enfin, un puits creusé sur le terrain de M Joussemet révèle de l’eau potable. Avec l’arrivée de l’eau, ce sont aussi les sanitaires qui font leur apparition. Le conseil vote l’éclairage pour les WC.
En août 1955 le camping abrite 600 campeurs.
En 1959, un bâtiment pour un gardien est voté : désormais le gardien est sur place.
En 1961, un arrêté préfectoral limite le nombre d’emplacements à 280.
A partir de 1965 d’autres campings publics et privés seront ouverts officiellement.
Depuis, chaque année apportera son lot d’améliorations : douches, blocs sanitaires, téléphone, Wi-Fi.
Ce camping aura compté plus de 500 emplacements, l’érosion le réduit à 480 emplacements. Il bénéficie, en saison, d’une supérette, d’un restaurant… mais rien ne vaudra son accès direct à la mer, sa vue imprenable sur des levers de soleil fabuleux et la douceur atlantique de ses étés.
La commune de Saint-Denis d’Oléron compte aujourd’hui 12 terrains de camping dont 2 quatre étoiles, 5 trois étoiles, 4 deux étoiles et 1 une étoile.